Le don contre
bons soins
De nos jours, beaucoup pratiquent le « don contre bons soins » d’animaux domestiques. Or vous devez savoir que ces dons sont encadrés par les lois du Code Rural et de la Pêche Maritime français. Vous ne pouvez donc ni prendre ni donner un chien ou un chat sans respecter certaines conditions.
Je donne ou cherche un chien ou un chat contre "bons soins", les 4 conditions légales à respecter :
Le premier détenteur de l’animal devra l’identifier par puce ou par tatouage à sa charge, avant de le confier à sa nouvelle famille.
L’animal doit être âgé de minimum 8 semaines (même si pour les chatons, 13 semaines sont nécessaires pour un sevrage correct).
Le détenteur de l’animal fournira un certificat de bonne santé attesté part un vétérinaire, au futur adoptant.
Le futur adoptant devra signer le Certificat d’Engagement et de Connaissance, 7 jours avant l’adoption. Délivré obligatoirement par un détenteur de l’Acaced (propriétaire, vétérinaire, personnel de refuge ou d’association).
Code Rural et de la Pêche Maritime : Article L212-10 et L214-10
Pourquoi éviter les dons contre bons soins ?
- Vous participerez bien souvent à un don illégal, car une des 4 conditions plus haut n’est pas respectée. Ces dons ne respectent que trop rarement les lois et nuisent directement à l’animal.
- Les particuliers mentent souvent pour se décharger au plus vite du chiot ou du chaton. Son âge, sa propreté, son caractère seront sans faille afin qu’il soit placé rapidement. Or un animal séparé trop tôt de sa mère pourra développer des troubles du comportement en grandissant (malpropreté, agressivité, destruction, etc.). De fait, beaucoup de particuliers (comme vous) adoptent un animal malade, trop jeune, ou encore non sevré, sans le savoir. Et il est courant que ces animaux « à problème »‘ soient alors abandonnés par la suite.
- Les parents peuvent transmettre des maladies à leurs petits, s’ils ne sont pas vaccinés. Or, qui s’occupe de la vaccination du matou errant qui a fécondé la maman ? (Si ce dernier est clairement identifié !) Malheureusement personne. Ces maladies (FIV+, leucose, et bien d’autres) pourront les affecter tout au long de leur vie voire les tuer prématurément.
- Ne pas stériliser son animal c’est lui permettre de se reproduire de manière incontrôlée. Mâle comme femelle, ils subiront le trafic d’animaux ou encore la prolifération féline. En adoptant un petit auprès d’un particulier, vous ne le sauvez pas, mais vous alimentez malheureusement le cercle vicieux des dons. Vous réconfortez les cédants, car ceux-ci trouveront toujours preneurs. Même s’ils sont dans l’illégalité. Même s’ils mentent sur l’état de santé de l’animal ou menacent de les abattre.
- Un animal donné contre bon soin fait concurrence aux animaux errants ou abandonnés qui attendent en refuge. Ces derniers, nés dans la rue malgré eux, ont réellement besoin d’un toit à long terme.
Pourquoi privilégier l'adoption en association ?
- Vous faites une bonne action en sauvant 2 vies. Car non seulement vous adoptez un animal dans le besoin, mais vous permettez de libérer une place en refuge pour qu’un second soit pris en charge.
- L’animal est déjà en règle : identification (obligatoire), castration/stérilisation, vaccination, tests pour maladies (Fiv et leucose). Il aura également passé une période de quarantaine où plusieurs maladies auraient le temps de se déclarer et d’être traitées, avant d’être proposé à l’adoption. Vous serez gagnants de tout ce temps économisé !
- L’association secourt l’entièreté de la famille en détresse. Elle ne laissera pas une minette dehors, condamnée à se reproduire indéfiniment comme c’est très souvent le cas chez les particuliers.
- Vous êtes également gagnant financièrement, car les associations possèdent des tarifs préférentiels auprès des vétérinaires. Mettre en règle un animal auprès de votre vétérinaire vous reviendra 2 à 3 fois plus cher que les frais à rembourser auprès d’une association.
- Les bénévoles vous guident vers un animal qui vous correspond, autant sur son caractère que sur son mode de vie ou encore ses besoins. Car ils connaissent bien leurs animaux, et souhaitent trouver le foyer idéal.
- De plus, vous n’aurez pas de mauvaise surprise sur le sexe de votre animal, comme cela arrive si souvent entre particuliers qui ne le confirment pas auprès d’un professionnel.
- Vous ne subirez pas de désistement des donneurs ou adoptants à la dernière minute.
- Et enfin, vous serez officiellement déclaré nouveau propriétaire de l’animal auprès de l’ICAD (Identification des Carnivores Domestiques) car les papiers sont faits en bonne et due forme.
Une femelle a mis bas chez moi, comment placer les petits de manière responsable ?
Il peut arriver qu’une chatte errante (le plus souvent) vienne mettre bas sur votre terrain. Manque de chance cela peut vous tomber dessus du jour au lendemain. Que faire ? Comment s’occuper des chatons ? De la maman ? Que va-t-on faire d’eux par la suite ? Vont-ils partir d’eux même ? Faut-il leur trouver une famille ?
La solution la plus simple et la plus sécurisée, pour vous comme pour eux, est de contacter une association qui saura quoi faire. Beaucoup donneraient les chatons contre bon soins à des inconnus sur les réseaux sociaux. Ou encore à de la famille proche, sans pour autant respecter les règles concernant le don, ni leur assurer un avenir serein. La maman serait alors laissée dehors, seule, condamnée à se reproduire à nouveau.
L’association en revanche, s’occupera d’attraper puis de prendre en charge TOUTE la famille, afin qu’ils voient un vétérinaire. Ils seront ensuite placés en famille d’accueil le temps de leur sevrage, avec leur maman, dans un environnement favorable. Les bénévoles auront alors tout le temps de déceler d’éventuelles maladies, virus ou infections, et de les traiter convenablement. Une fois sevrés (3 mois), tout le monde (maman y compris), sera mis en règle (identifiés comme l’exige la loi et stérilisés). Ils seront ensuite placés sous contrat d’adoption afin de les protéger de l’abandon. Chose que vous ne pourrez pas faire en tant que particulier.
Nous avons été abandonnés après avoir été donnés contre "bons soins"
« Beau chaton roux à poils longs, j’ai été offert en cadeau à une famille qui avait déjà beaucoup d’animaux. Ils m’ont accepté, car un cadeau ne se refuse pas. Mais ma présence a vite été de trop. Alors un jour je suis parti avec la femme de ménage. Tout seul avec elle, elle m’aimait bien au début, puis elle a vite commencé à m’éviter. En réalité, elle était allergique. Je suis, encore une fois, parti chez une autre dame. Mais je ne me sentais pas bien chez elle, alors un jour où la fenêtre était ouverte, je suis parti, et je ne suis jamais revenu. La famille qui m’a fait naître n’en sait rien, mais j’ai fini à la rue ».
Roucky, 10 ans, trouvé errant.
« J’ai été trouvé dehors sur une terrasse, alors que je cherchais à manger. Je n’étais ni castré, ni identifié comme l’exige la loi. Certainement pas vacciné non plus. Personne ne sait d’où je viens, ni ne connait les premières années de ma vie. J’étais blessé, certainement suite à une bagarre ? Car oui, nous les chats errants nous battons entre nous, poussés par les instincts. Qui m’a fait naître ? Qui m’a laissé dehors ainsi ? Pourtant ma nouvelle famille a cherché pendant plusieurs mois. Mais personne ne m’a jamais réclamé … »
Bredele, 2 ans, trouvé errant et blessé.