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Qu'est-ce qu'un chat errant aux yeux de la loi ?

Ce que dit la loi :  

« Il est interdit de laisser divaguer les animaux domestiques et les animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité ». Article L211-19-1

Est donc considéré en divagation :
Tout chat non identifié trouvé à plus de 200 mètres des habitations, ou tout chat trouvé à plus de 1000 mètres du domicile de son maître et qui n’est pas sous la surveillance immédiate de celui‐ci.
Tout chat dont le propriétaire n’est pas connu et qui est saisi sur la voie publique ou sur la propriété d’autrui. Article L211-23

Pour rappel :
“L’identification obligatoire des chiens, chats et carnivores domestiques prescrite à l’
article L. 212-10 comporte, d’une part, le marquage de l’animal par tatouage ou tout autre procédé agréé par arrêté du ministre chargé de l’agriculture et, d’autre part, l’inscription sur le ou les fichiers prévus à l’article D. 212-66 des indications permettant d’identifier l’animal.” Article D212-63

En résumé et selon la loi : un chat en divagation/errant est un chat non identifié et dont le propriétaire n’est pas connu, ou identifié à plus de 1km de chez lui et sans surveillance du propriétaire, saisi sur la voie publique ou sur une propriété. On considérera donc un chat comme étant errant s’il n’a pas de propriétaire défini et officiel (donc qui n’est pas identifié par puce ou par tatouage).

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Ne pas confondre chat errant et chat libre

En effet il faut bien faire la différence entre un chat libre et un chat errant. Aux yeux des associations de protection animal et de la loi, ce sont deux notions bien distinctes.

Un chat libre a été pris en charge et mis en règle par une association (identifié, castré et/ou stérilisé). Cette dernière relâche le chat sur son terrain d’origine, n’ayant pas su s’habituer à la vie auprès de l’Homme. En revanche, il ne contribuera plus à la prolifération féline et évitera de nombreuses maladies grâce à sa stérilisation. Les propriétaires du terrain signent alors un  accord avec l’association, s’engageant à subvenir à leurs besoins primaires (nourriture et abris). Tandis que l’association prendra en charge les frais vétérinaires liés à leur santé. Il est fréquent que le vétérinaire tatoue un S ou autre signe dans l’oreille. La méthode à l’ancienne consistait à inciser une petite entaille au niveau de l’oreille. De fait, elle symbolise visuellement la prise en charge par une association. 

En résumé, un chat libre est un ancien chat errant, à présent identifié et relâché sous la protection d’une association.

Ne pas confondre chat errant et chat "sauvage"

Par abus de langage, on entend bien souvent d’un chat vivant dehors, qu’il est « sauvage ». Or le chat errant est bel et bien un ancien chat domestique, mais livré à lui même dans la nature. Ce qui n’est pas le cas du chat « sauvage », aussi appelé chat forestier (felis silvestris silvestris). Ce dernier vit dans les forêts d’Europe à l’état (réellement) sauvage, sans dépendre de l’Homme. Le felis silvestris silvestris n’arbore en revanche qu’une seule et unique robe : le brun tigré (tabby). Mais sa robe se distingue tout de même de celle du chat tigré domestique. Il possède une queue plus épaisse bordée de larges anneaux noirs, ainsi que d’une ligne noire dorsale bien marquée. Ses rayures sur les flancs sont également plus discrètes.

Vous l’aurez compris, le chat errant n’a rien à voir avec le chat forestier, car il ne possède pas du tout les mêmes conditions de vie ! 

Comment s’assurer qu’un chat est bien errant ?

D’après la loi, il suffit de vérifier si le chat est identifié ou non et à quelle distance il se trouve de son domicile. Vous pouvez alors vérifier son identification à l’aide d’un lecteur de puce (disponible en vente au grand public). Ou encore en emmenant l’animal chez un vétérinaire (acte gratuit).

Se méfier des apparences :

On identifie bien souvent un chat errant à son état physique. Effectivement, certains signes sont bien révélateurs d’une mauvaise santé. Tiques, plaie, blessure non soignée, maladie apparente sont de bons indicateurs. D’autres signes sont plus subtils. Un chat ayant par exemple mauvaise mine n’est pas forcément abandonné. Il est vrai qu’une fois âgés, certains chats paraissent amaigris, boiteux ou faibles s’ils sont malades. Les pathologies touchant la thyroïde, les reins ou encore le diabète peuvent les amaigrir de manière impressionnante malgré des soins adaptés. Cela ne veut donc pas forcément dire qu’ils sont sans foyer et sans soins. Attention donc si vous décidez de l’emmener chez un vétérinaire sans le connaître. Vous risquez de le priver de son traitement alors qu’il était simplement devant chez lui ! 

De même un chat sale n’est pas forcément à la rue. En témoignent les propriétaires de chats au pelage clair …

A l’inverse, un chat avec un collier ou qui semble en bonne forme ne veut pas forcément dire qu’il habite le quartier ! Nous avons connu une chatte, perdue pendant plusieurs semaines loin de chez elle. Portant un collier et nourrie par une bonne âme du quartier, personne ne s’est inquiété de son sort. Elle était pourtant bel et bien perdue depuis plusieurs semaines.

Si le chat n’est pas blessé ou en danger imminent, il est donc primordial pour sa sécurité d’effectuer une enquête approfondie avant de tenter quoique ce soit.

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Sa vie (sur)vie au quotidien

On peut considérer qu’un chat errant vit en moyenne 8 ans. Contre 15 à 20 ans pour nos chats choyés et bien lotis.

Le chat errant né à même la rue n’a jamais reçu de soins ni de contrôle de santé. Si parfois de bonnes âmes le nourrissent, personne ne traite ses blessures ni ne soigne son alimentation, son confort. Personne ne le débarrasse non plus de ses parasites (tiques, puces, vers) pourtant très dangereux si non traités.

Le chat errant est livré à lui-même, par tous les temps. Seul, il doit trouver de la nourriture, mais aussi un lieu sûr où dormir. Ainsi, il est en lutte permanente pour défendre son territoire. Ses hormones le poussent aux bagarres et à la conquêtes pour courtiser les femelles. Ces dernières, matures de plus en plus tôt dans leur vie (vers 6 mois), enchaînent les portées alors qu’elles sont trop jeunes et inexpérimentées. Si l’on reporte à l’âge humain, c’est une fillette d’une dizaine d’années qui accouche dehors, seule, sans soins et sans toit. Les chattes errantes mettent alors bas dans une cave, dans une ferme, à l’abris des regards, à la merci des prédateurs et des intempéries. Certaines en meurent d’épuisement. Les chatons (quand ils ne sont pas morts-nés), tombent très vite malade : typhus, coryza, rien ne les épargne. De plus, les parents ni castrés ni vaccinés se transmettent des maladies sexuellement transmissibles graves comme le sida du chat ou encore la leucose.

Si certains errants restent isolés, d’autres vivent en colonie. Certains lieux comme les zones industrielles, les corps de ferme, les terrains abandonnés ou encore les jardins de personnes âgés sont des repaires privilégiés. Nourri et plus ou moins à l’abris, un couple peut vite proliférer et créer une véritable colonie qui deviendra ingérable.

Nous ne le répéterons jamais assez : NON, un chat ne se débrouille pas tout seul dehors. Il SURvit, quand il ne décède pas dans la douleur et dans l'ignorance.

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